Longtemps cachée par la froideur de la forêt
Je l’entends. Elle vient, ondulant comme un félin.
La voyez-vous ? Car vers moi elle avance.
Dissipant d’un simple regard la foule d’idée,
Aux lueurs des lucioles, elle ouvre un chemin.
Porté par les vents chauds de ma délivrance,
J’oublie les songes brumeux de mes yeux rougis
Et piétine l’affreux cafard rongeant ma vie.
Voyez, je tends les mains car je l’entends qui vient.
Oh! Flamme sacrée qui lèche mon être entier
Si incandescente est ta lumière qui m’étreint.
De la tête au pied tu ravives la chaleur perdue
Du chant de la fleur à l’envolée du grillon.
Tu adoucis dans l’instant la pente du sentier
Où renait l’amour qu’en chemin j’avais oublié.
Les pétales du jasmin embaument ta venue
Et me montrent le doux refrain de ta chanson
Qu’un fleuve pousse vers des rivages lointains.
Les oiseaux s’affolent aux branches du flamboyant.
De leurs ailes s’envole un ruban rougeoyant
Formant à mes pieds un épais tapis de feu.
Le fromager s’incline et mon ciel s’éclaircit
Car sur ma joue se pose le baiser ardent
De celle qui, venue des cieux, fleurit la vie
Et souffle sur les braises noircies de mes yeux.
Sur mon âme, plus douces qu’une aile de papillon,
Tes lèvres dansent aux rythmes de ma passion.
Oh! Flamme sacrée qui lèche mon être entier
Si incandescente est ta lumière qui m’étreint.
Seras-tu là près de moi, au lit allongée,
Pour admirer le soleil levant du matin…
Oh! Femme rêvée donne-moi l’éternité.
© Manache Poetry